« Avec cette révolution d’octobre, le peuple libanais guérit enfin les blessures de la guerre civile »
Quatre ans après les précédentes grandes protestations contre la politique d’un gouvernement corrompu, le peuple libanais est redescendu dans la rue. Cette fois, c’est une foule d’une ampleur sans précédent qui s’est rassemblée, dans l’unité, par-delà les divisions religieuses et politiques et avec la participation tant de la classe ouvrière que de la classe moyenne.
Aujourd’hui, la cause de l’insurrection n’est pas, comme en 2015, l’incompétence d’un gouvernement qui ne réussit même pas à organiser le ramassage des déchets, mais un paquet de mesures d'austérité et de taxes néolibérales que la classe dominante voulait imposer au peuple. Cela alors que la population a déjà les plus grandes difficultés à s’en sortir et que 30 % des gens vivent sous le seuil de pauvreté. Le Liban connaît une extrême inégalité – une élite de 1 % contrôle 25 % du revenu national brut – et sa dette publique par habitant est la troisième plus grande au monde. Cette dette doit régulièrement être épongée par des donateurs étrangers. Les seules raisons pour lesquelles l’économie tourne encore un tant soit peu sont, d’une part, le couplage de la livre libanaise au dollar américain – une disposition qui devient toutefois intenable – et, de l’autre, l’important afflux d’argent que la grande diaspora envoie vers le Liban. Tout le système économique est néanmoins actuellement au bord de l’implosion. La classe dominante veut, comme toujours, faire payer la population pour un énième nouvel emprunt de milliards qui profitera uniquement aux banques et à l’élite. Les taxes prévues allaient jusqu’à l’absurde, avec même une taxe sur l’utilisation des réseaux sociaux – la « taxe WhatsApp » – qui, au Liban, sont bien plus qu’ailleurs essentiels comme moyens de communication vu le prix exorbitant des réseaux mobiles, monopolisés par un cartel.
Une taxe absurde allume la mèche
La « taxe WhatsApp » a allumé la mèche d’un baril de poudre. Cela fait trente ans, soit depuis la fin de la guerre civile, que le Liban est la proie d’un capitalisme sauvage. Les gens sans assurance maladie meurent littéralement sur le seuil des hôpitaux privatisés, qui refusent de les soigner sans paiement comptant. Récemment, les dollars sont subitement devenus impossibles à se procurer – au Liban, ils sont normalement disponibles aux distributeurs automatiques de billets – alors que les banques n’acceptent pas les livres libanaises pour les paiements et remboursements des emprunts. Les gens ont donc dû recourir aux bureaux de change et au marché noir, où le prix du dollar a immédiatement grimpé en flèche. S’en sont suivies des pénuries de farine et d’essence, ce qui fait qu’acheter du pain et faire le plein ont également coûté beaucoup plus cher. En plus de cela, des incendies de forêt ont récemment fait rage dans la région montagneuse du Chouf. Les pompiers et la protection civile, sous-financés et entièrement négligés par les autorités, se sont retrouvés impuissants face au feu, de sorte que les habitants ont dû eux-mêmes lutter contre les énormes brasiers. Les gens qui ont perdu leur habitation et leurs biens ont ensuite été priés de faire appel à l’aide de leurs concitoyens pour obtenir de l’aide d’urgence et un toit pour s’abriter. Dans cette crise, les autorités ne sont intervenues à aucun moment, elles ont refusé de décréter l’état d’urgence et même de consacrer de l’attention publique à la catastrophe. Lorsqu’un politicien connu a rendu visite à un des groupes d’entraide dans un but publicitaire personnel, il a été chassé. Un de ses gardes du corps a alors ouvert le feu sur les citoyens en colère. Telle était la situation au moment où le gouvernement a annoncé la « taxe WhatsApp »... Et là, pour les gens, c’en était trop.
La réaction de la classe dominante a été la panique : les taxes prévues ont été annulées. Trop tard et trop léger.
La réaction de la classe dominante a été la panique : presque immédiatement après le début des protestations, les taxes prévues ont été annulées. Le Premier ministre Hariri a annoncé la mise en œuvre d’un certain nombre de réformes économiques exigées depuis 2017 par les créanciers du pays mais qui étaient bloquées par le gouvernement. Aucune des deux mesures n’a convaincu la population d’arrêter les manifestations, et les déclarations (très tardives) du président Aoun n’y ont rien changé. « Les promesses des politiciens qui de toute manière ne tiennent jamais leurs promesses, ça ne suffit pas », ont répondu les manifestants. De manière générale, il semble que le gouvernement ne sache absolument pas quoi faire face à la révolte de la population : quelques ministres ont démissionné, diverses promesses sont faites et ensuite démenties, l’armée et la police interviennent parfois de manière répressive mais semblent à d’autres moments choisir le camp des manifestants. Certains éléments institutionnels, comme l’association professionnelle des juges libanais, ont appelé la Banque centrale à geler les comptes et veulent vraiment s’attaquer à la corruption parmi les politiciens et autres groupes de l’élite. Deux mouvements citoyens anti-divisions religieuses qui s’étaient présentés aux deux dernières élections mais sans grand succès, tout comme le Parti communiste libanais, mobilisent pour les protestations mais ne réussissent pas à jouer un rôle dirigeant.
Une révolution anticapitaliste et féministe
Les tentatives du gouvernement de calmer la colère légitime du peuple n’ont convaincu personne de rentrer chez soi. En effet, bien que les protestations aient éclaté suite à l’annonce de nouvelles taxes, le mécontentement est bien plus profond et la colère est dirigée contre tout le système capitaliste dirigé par quelques oligarques ultra-corrompus qui exploitent sans merci la population libanaise, abandonne ou privatise tous les services publics et, pendant ce temps, pille les caisses de l’État. En ce sens, le mouvement de protestation au Liban diffère peu des autres révoltes populaires qui se multiplient dans le monde contre l’exploitation néolibérale par le capitalisme : en Équateur, en France, en Haïti, au Chili… Comme l’explique Joseph Massad, le réputé professeur palestinien de politique du monde arabe à l’Université Columbia : « La lutte la plus importante qui est menée aujourd’hui dans le monde arabe – au Liban, en Irak, en Jordanie, en Égypte, en Algérie, en Tunisie, au Soudan, au Maroc et ailleurs – est une lutte contre l’économie néolibérale et la pauvreté, et la répression que celle-ci entraîne. C’est une lutte pour la démocratie économique et contre la dictature économique, une lutte pour libérer les gens et les protéger contre la pauvreté. »
Un système basé sur des quotas sectaires qui divisent la représentation politique sur base des identités religieuses
Le Liban se distingue toutefois de la plupart des autres pays mentionnés ci-dessus par sa situation géographique cruciale. Premièrement, il n’a que deux pays voisins : l’un est un ennemi (Israël) qui n’a cessé de le harceler en permanence depuis 1948 ; et l’autre est un État déchiré et ravagé depuis des années par la guerre (la Syrie). Cette situation confère au Liban un grand intérêt stratégique dans le jeu de pouvoir impérialiste. À cela s’ajoute le fait que l’actuel gouvernement du Liban est un gouvernement d’unité nationale formé avec beaucoup de difficultés après de très laborieuses négociations et qui maintient un fragile équilibre des forces. Deuxièmement, il y a l’organisation sectaire du système politique et sociétal : la longue guerre (civile) au Liban a finalement pris fin par l’accord de Taëf (1989), qui a récompensé les dirigeants des nombreuses milices par une place au sein du Parlement et du système de pouvoir, y compris avec le maintien de leurs zones d’influence respectives conquises militairement. Ce système est en outre basé sur des quotas sectaires qui divisent la représentation politique sur base des identités religieuses. L’exemple le plus connu est la répartition des plus hautes fonctions de l’État : le président doit être un chrétien maronite, le Premier ministre un sunnite et le président du Parlement un chiite. Mais le système de quotas est bien plus large que cela et il définit même dans de nombreux cas l’étiquetage religieux exigé pour des membres de cabinet, officiers de l’armée, fonctionnaires... Le très complexe et contesté système électoral empêche en outre les Libanais de pouvoir voter pour qui ils veulent ou même de pouvoir exprimer leur voix dans l’arrondissement électoral de leur domicile. Ils doivent voter dans les arrondissements électoraux sur base de leur lieu de naissance, où là aussi sont fixés des quotas sectaires sur base de la composition de la population locale. Ceci constitue également une entrave à un véritable fonctionnement démocratique du système.
Des revendications claires et portées par une très large base
L’actuelle « révolution d’octobre» (les manifestants insistent sur le terme de « révolution » et non de « protestations » en raison des changements réellement révolutionnaires que cette action opère dans la population) diffère par plusieurs aspects importants des protestations « You Stink » (vous puez) de 2015 contre l’absence de ramassage et de traitement des déchets. Premièrement, la participation est beaucoup plus massive, avec 2 millions de personnes – sur une population de 4 millions – qui sont en permanence dans la rue. Deuxièmement, la révolte, cette fois, se manifeste partout : les manifestations ne se déroulent pas seulement à Beyrouth mais aussi dans les grandes et petites villes de l’ensemble du pays. Troisièmement, ce ne sont plus seulement les places qui sont occupées : les manifestants sont presque immédiatement passés à la désobéissance civile et occupent toutes les artères importantes. Pendant tout ce temps a en plus lieu une grève quasi générale et toutes les écoles et universités sont fermées. À peu près tous les groupes de population sont activement impliqués : non seulement les gens des 18 religions officiellement reconnues et de toutes les formations politiques, non seulement les familles de la classe ouvrière à la classe moyenne, mais aussi les réfugiés syriens et palestiniens et les minorités ethniques comme la population arménienne. Comme on l’a récemment vu aussi au Soudan, les femmes jouent un rôle important et très visible. Et, « selon l’ancienne tradition libanaise», comme le veut le cliché médiatique, cette révolution est également festive, joyeuse et dansante. Les fêtes et concerts font toutefois partie d’une action délibérée pour reconquérir l’espace public, qui au Liban a été privatisé à un rythme effrayant. Ainsi, sur les plus de 200 kilomètres de côte, il n’y a quasiment plus de plages publiques entretenues. Tout ce qui n’est pas un devenu une très chère plage privée est désormais à de nombreux endroits une décharge à ciel ouvert. Ces fêtes sont aussi plus que bienvenues pour une population qui a de plus en plus de difficultés à s’offrir la moindre sortie ou distraction.
Des revendications claires, discutées dans de nombreuses assemblées démocratiques locales
Malgré le manque de leaders et d’organisation centrale, les revendications des manifestants sont claires et très largement partagées par tous. Celles-ci sont discutées et fixées dans de nombreuses assemblées démocratiques locales comme celles qu’avait organisées le mouvement Occupy. Elles comprennent la démission immédiate de l’ensemble du gouvernement qui, dans l’attente de nouvelles élections, doit être remplacé par un gouvernement de transition composé de personnalités politiques et d’experts indépendants, non-sectaires ou liés à la politique politicienne des partis; une condamnation claire et immédiate rendant responsable l’ensemble de la classe dominante de trente ans de vol des moyens publics; la levée du secret bancaire (quasiment absolu au Liban) pour tous les actuels et anciens membres du gouvernement; l’instauration d’un système fiscal progressif; la modification du Code civil pour que la législation sur les personnes, concernant le mariage, l’héritage et d’autres matières – qui au Liban sont contrôlés par les diverses autorités religieuses –, relève désormais de l’État, afin que tous les Libanais deviennent égaux devant la loi et que le mariage civil puisse être instauré; l’abolition des lois sexistes et misogynes et l’instauration de droits égaux pour les hommes et les femmes dans tous les domaines; des mesures immédiates pour garantir l’accès à l’électricité et à l’eau partout au Liban; une assurance maladie couvrant tout le monde; une réforme radicale du système d’enseignement avec la suppression des quotas sectaires; la fin de tous les projets de construction et d’exploitation qui nuisent à l’environnement et à la santé.
La diaspora en Belgique
Des rassemblements de soutien au peuple libanais ont également eu lieu en Belgique. Solidaire a rencontré l’une des organisatrices, Nadine N., qui souligne l’aspect anticapitaliste et intersectionnel de la révolution : tant au Liban que dans la diaspora, ce sont les femmes qui sont en très grande partie à l’initiative des actions. Le symbole de la révolution est d’ailleurs une image stylisée d’une situation du premier soir des manifestations : par un coup de pied bien visé, une femme chasse le garde du corps d’un politicien armé d’un fusil mitrailleur.
« Les gens découvrent leurs intérêts de classe »
« C’est vraiment une révolution incroyable pour le Liban, explique Nadine. Pour la première fois en trente ans, c’est réellement toute la population qui est dans la rue et, cette fois, tout le monde a commencé par d’abord et avant tout condamner les dirigeants de son propre parti/religion pour leur participation à la corruption. Le slogan est « killhun ya3ni killhun » – tous (doivent démissionner), ça veut dire tous –, ce qui est comparable au slogan « que se vayan todos » (qu’ils partent tous) scandé en Argentine en 2001. Pour la première fois dans les trente années depuis l’accord de Taëf, les Libanais de tous bords fraternisent, par-delà les lignes de rupture. Dans la ville sunnite de Tripoli, des slogans chiites sont scandés et des délégations de la ville chiite de Tyr et de Nabatieh viennent et fraternisent avec leurs compatriotes. Des chrétiens qui ont entendu dire pendant toute leur vie que les musulmans étaient leurs ennemis découvrent aujourd’hui que ces gens ont les mêmes besoins qu’eux et qu’ils sont dirigés par des politiciens qui, certes, leur sont propres mais sont tout aussi corrompus que les “leurs”. Les gens découvrent leurs intérêts de classe. Cela suscite une émotion incroyable. À Tripoli, des alaouites du quartier de Jabal Mohsen ont protesté côte à côte avec des sunnites du quartier de Bab el Tabbaneh. Les deux communautés respectives de ces quartiers sont depuis des décennies en état de guerre l’une contre l’autre, avec régulièrement des explosions de violence qui ont fait des dizaines de morts. Le fait qu’aujourd’hui ces gens se rassemblent, fraternisent et découvrent leurs intérêts communs est rien moins qu’une véritable révolution. »
Qu’en est-il du Hezbollah ?
Les revendications de la population ne sont donc pas seulement économiques, elles s’en prennent à tout le système politique sectaire utilisé depuis trente ans par les détenteurs du pouvoir pour diviser les gens afin d’organiser plus aisément le pillage des moyens publics. C’est bien sûr un grand problème pour tous les partis dans le pays, mais cela met surtout le Hezbollah dans une situation délicate. En Occident, le Hezbollah est avant tout considéré comme une organisation de résistance militaire ou un groupement terroriste, mais il est aussi un des partis politiques les plus importants du Liban, représentant plus de la moitié de la population chiite. En tant que parti politique, le Hezbollah a officiellement un programme socio-économique bien plus équitable et bien moins néolibéral que celui des autres partis. Il prône une répartition plus équitable des revenus, un allègement de la pauvreté et la subsidiation des besoins de base. Toutefois, dans la réalité, le Hezbollah a toujours sacrifié ce programme en échange de la protection de ses capacités militaires et de la liberté de diriger la résistance. Ce pacte avec les autres partis libanais, qui touche évidemment aussi leur propre base, divise aujourd’hui douloureusement ce parti. Bien que son secrétaire général Hassan Nasrallah n’ait pas condamné les protestations et ait qualifié les revendications de la population de légitimes, il a toutefois refusé d’envisager la démission du « gouvernement d’unité nationale » mis sur pied après de difficiles négociations. Il a aussi mis en garde contre le vide du pouvoir que cela créerait et contre l’ouverture que cela offrirait aux forces impérialistes pour rallumer les tensions sectaires en politiques – et « qu’Allah nous préserve de déclencher une guerre civile comme en Syrie ». C’est là effectivement un danger.
« Nous refusons de nous laisser dicter nos objectifs par des puissances étrangères »
Nadine N. : « Nous attendions tous impatiemment la réaction du Hezbollah, mais nous avons trouvé les déclarations de Nasrallah très décevantes. Nous avions espéré que le Hezbollah dise : "OK, vous avez raison, nous nous retirons de ce gouvernement corrompu et nous nous centrons à nouveau sur notre tâche centrale : la surveillance des frontières et la protection du Liban contre l’agression externe." Il n’y a eu et il n’y a dans cette révolution personne qui exige de désarmer le Hezbollah. Malgré le fait que certains partis aient tout essayé pour tenter de récupérer la révolution – et le font toujours –, aucun de ceux-ci n’a réussi. Le fait que Nasrallah ait encore rajouté une couche en appelant ses partisans à évacuer les rues, qu’il répande des insinuations sur des "dirigeants invisibles" et sur un "financement étranger" de la révolution est selon nous encore plus grave. Nous sommes de toute façon tous très conscients de ces dangers et nous refusons de nous laisser dicter nos objectifs par des puissances étrangères ou représentants de celles-ci. Si un Européen ou un Américain veut prendre le micro à une de nos assemblées, nous le prions aimablement mais fermement de ne pas se mêler de nos affaires. Le directeur américain de l’American University of Beyrouth (AUB) l’a appris à ses dépens il y a quelques jours, lorsqu’il a été hué pour ses "conseils" paternalistes – que personne ne lui avait d’ailleurs demandés. Nous n’avons par ailleurs pas la moindre intention de nuire à la résistance. D’ailleurs, comment le pourrions-nous ? Certains partis libanais ainsi que les États-Unis et Israël essaient depuis dix ans de désarmer et d’abattre le Hezbollah et ils n’ont jamais réussi. Comment nous, citoyens non armés, pourrions-nous le faire – en imaginant que nous le voudrions ? Mais ce n’est pas notre volonté et nulle part dans la rue ce n’est demandé. »
Et maintenant ?
Il est actuellement difficile de prévoir quel tour va prendre la situation. Depuis le début de la guerre impérialiste contre la Syrie en 2011, il y a eu au Liban une collaboration efficace entre les différents services de sécurité, groupes de population et même dirigeants politiques. Celle-ci a réussi non sans difficultés à empêcher que le pays soit contaminé par la violence, et ce malgré la participation de plusieurs acteurs libanais dans les différents camps qui s’affrontent dans la guerre, et malgré la présence de plus d’un million de réfugiés syriens au Liban. C’est un fait étonnant et paradoxal que le Liban, qui a si longtemps été le symbole par excellence de la division sectaire et politique et de la guerre (civile), soit justement devenu et resté depuis 2011 une oasis de sécurité et de cohabitation pacifique, entourée d’une mer de guerre et de division. Ce serait non seulement tragique mais aussi plus qu’ironique si les Libanais, juste après cet impressionnant exemple d’unité où les gens, sans distinction de religion, identité, classe ou couleur politique, défendent côte à côte les mêmes revendications légitimes, guérissent les blessures de l’ancienne division et mettent fin au règne de la classe dominante sectaire et corrompue, soient entraînés dans le tourbillon de guerre, misère, manipulation et impérialisme qui a déjà détruit tant de pays au Moyen-Orient et ailleurs.
« Nous sommes conscients du rôle pervers et nuisible que notre division a si longtemps joué dans notre propre oppression »
Les gens dans les rues sont toutefois optimistes et pensent qu’un tel scénario-catastrophe peut être évité. Nadine N.: « La situation a entièrement changé en quelques jours. Les gens se sont rassemblés en foules gigantesques, nous avons enfin entamé le processus de guérison et nous rejetons avec force toutes les tentatives sectaires et de politique politicienne pour corrompre ou récupérer la révolution. Nous sommes conscients du rôle pervers et nuisible que notre division a si longtemps joué dans notre propre oppression, et la probabilité que cette arme puisse à nouveau être utilisée contre nous est plus mince que jamais auparavant. »
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