




Née en 1944, Angela Davis s’est engagée très jeune dans des organisations comme le Parti Communiste et le mouvement Black Panthers Party. Elle est vite devenue le cauchemar de l’establishment : une femme, communiste, noire, qui enseignait aux jeunes à l’Université de Californie qu’ils devaient se révolter. En 1970, injustement accusée de meurtre, elle est arrêtée après deux mois de tentative de fuite et détenue pour une longue période. Mais elle ne s’est pas laissé abattre, au contraire : elle a transformé son procès en une lutte politique. Pas seulement pour sa liberté, mais aussi pour celle de tous les autres prisonniers politiques. Partout dans le monde, les gens ont commencé à manifester en réclamant sa libération. Finalement, elle sera déclarée innocente, en partie grâce à cette solidarité mondiale.
Ce dossier, paru en supplément du Solidaire du 2 octobre 2014, résume une rencontre collective de deux heures avec Angela Davis, à l’occasion de ManiFiesta, où elle était une des têtes d’affiche.
Photo Flickr / jasonallen
Angela Davis. C’est compliqué, car, d’un côté, il y a beaucoup de mouvements et d’organisations qui se créent au niveau local partout dans le pays. Il y a beaucoup d’organisations qui s’attaquent au racisme, à la violence policière, aux incarcérations de masse… Quand a eu lieu l’affaire Trayvon Martin (jeune afro-américain de 17 ans tué en 2012, NdlR), il y a eu des mobilisations spontanées dans tout le pays. Quand Troy Davis a été exécuté, il y a eu une réponse massive… Je vis à Oakland, en Californie, et là, un jeune homme du nom d’Oscar Grant a été tué par la police, ce qui a mené à d’énormes manifestations. Il y a beaucoup de mobilisations spontanées, particulièrement chez les jeunes.
Aujourd’hui, des manifestations rassemblent beaucoup de gens parce que l’info circule sur Facebook ou sur Twitter.
Aux États-Unis, la jeune génération (c’est-à-dire les petits-enfants des militants des années 1960), amène aujourd’hui une nouvelle source de militantisme, un nouveau désir de changement. Mais nous n’avons pas encore un mouvement organisé. Il n’y a pas de parti politique qui embrasse tout cela. Le Parti communiste est très petit, il y a d’autres organisations politiques, mais toutes très petites. Ces formations participent à ces mouvements, mais il n’y a pas d’unité d’ensemble sur comment amener le changement politique.
Ce à quoi nous assistons, c’est à l’émergence d’un terrain propice à la mise en place d’un mouvement organisé. Cependant, on ne peut pas vraiment s’organiser comme on le faisait avant, parce que nous vivons à une autre époque. Il y a le rôle des réseaux sociaux, notamment. Avant, l’organisation s’articulait autour de discussions individuelles avec les gens. Aujourd’hui, souvent, des manifestations rassemblent beaucoup de gens parce que l’info circule sur Facebook ou sur Twitter. Nous devons donc vraiment réfléchir à ce que signifie organiser les gens au 21e siècle.
Photo Solidaire, Salim Hellalet
Angela Davis. Souvent, on se demande comment organiser des gens, et on se voit comme étant séparé de ceux qu’on essaie d’organiser, des quartiers, des communautés. Il faut d’abord se demander quels sont leurs principaux problèmes. Sont-ils touchés par les problèmes liés au chômage, au logement, aux soins de santé ? Pour cela, la première chose à faire est de s’asseoir avec ces gens avec qui on veut construire une organisation, et de les écouter, de discuter, de leur permettre de prendre en main l’organisation et le mouvement.
Un des problèmes est qu’on part souvent du principe que notre conscience est beaucoup plus avancée que celle des gens que nous voulons organiser. Du coup, on établit une situation hiérarchisée dès le départ. Un aspect intéressant du mouvement Occupy est qu’il a vraiment politisé des gens qui, autrement, n’auraient pas été attirés dans des mouvements politiques. Et maintenant, il y a de très importants mouvements contre les expulsions, dans des communautés où les gens se font régulièrement expulser de leur habitation. Il y a aussi des mouvements autour de l’enseignement, des soins de santé. Ces campagnes se développent de façon organique autour de ces questions concrètes.
Angela Davis. La première question est de savoir comment vous organisez la conscientisation politique autour des questions concrètes. Ces deux éléments ne sont pas séparés l’un de l’autre. Si vous organisez des luttes autour du logement, par exemple, cela révèle les problèmes de la gestion capitaliste du logement, de pourquoi se loger est si cher. À Cuba par exemple, les gens ne paient qu’une très petite proportion de leur salaire pour leur loyer. Donc il faut réfléchir à comment faire ressortir ce genre de questions en les liant aux luttes concrètes. C’est cela, développer la conscience politique. Mais cela ne doit pas se faire dans un cadre où on partirait du principe que les gens qui organisent seraient beaucoup plus avancés que ceux qu’ils organisent. Il s’agit de laisser cette conscience se développer organiquement.
Il faut reconnaître qu’on a toujours énormément à apprendre.
Il faut reconnaître qu’on a toujours énormément à apprendre. Je pense que ceux d’entre nous qui sont actifs politiquement depuis longtemps estiment parfois tout savoir, et que notre rôle n’est que de transmettre ce qu’on sait, mais nous passons alors à côté de tant de leçons. Il y a beaucoup de choses qu’on ne découvre que dans le processus d’organisation et dans l’action. Il y a une autre question fondamentale à se poser pour faire ce travail politique au sein des communautés immigrées : est-ce qu’il y a des membres de ces communautés qui sont impliqués dans le processus d’organisation ?
Angela Davis. Je pense que la seule manière de faire face à ces problèmes est, à nouveau, de faire participer ceux qui sont concernés par ces questions.
Angela Davis. Bien sûr, cela a représenté un progrès. Je vote toujours communiste, vert, indépendant... Pour la première fois, j’ai voté pour Obama, pour un candidat des grands partis. Personne n’aurait pu imaginer que ce jeune homme, plutôt inexpérimenté, avec un passé d’organisateur dans les communautés, impliqué dans une série de luttes contre la guerre, aurait été élu.
Je vote toujours communiste, vert, indépendant... Pour la première fois, j’ai voté pour Obama
Pour moi, la deuxième élection était encore plus importante. Les républicains pensaient qu’ils allaient gagner parce qu’ils avaient pris beaucoup de mesures pour diminuer la participation au vote, particulièrement dans les communautés ouvrières, pauvres et de couleur. Dans de nombreux endroits, les gens ont dû faire la file durant six ou sept heures, parce qu’ils avaient installé moins de bureaux de vote, de sorte qu’il n’y en ait pas assez pour recevoir les électeurs de certains quartiers. C’était impressionnant.
Ces élections ont surtout dévoilé les possibilités d’organisation des mouvements radicaux, plus que les aspects liés à Obama en tant que tel. Les gens l’imaginaient comme un messie, un sauveur. Et donc un grand problème est que les gens ont voté, mais ne se sont pas mobilisés par la suite pour confronter Obama à ses promesses électorales, alors que s’il y avait eu un mouvement massif pour demander, par exemple, la fermeture de Guantánamo, je suis sûre que Guantánamo serait fermé aujourd’hui. Et c’est pareil avec toute une série de questions, comme l’Afghanistan... Je crois que c’était un pas en avant, parce que ça a montré qu’il était possible de faire élire une personne de couleur, mais, d’un autre côté, cela a révélé les limites de l’approche individuelle sur le racisme. Un homme noir à la Maison-Blanche ne change rien aux effets structurels du racisme dans la société.
Angela Davis. Dans beaucoup d’aspects, oui, dans beaucoup d’autres, non. Pour comprendre le racisme, ce dont on a le plus besoin, et je crois que c’est valable aux États-Unis, mais aussi en Europe et ailleurs, c’est de développer un vocabulaire populaire qui rende compte du caractère structurel du racisme. Parce que l’idée dominante reste que le racisme est une question de conscience individuelle. C’est en quelque sorte une conception néolibérale du racisme.
Aux USA, quand des questions de racisme sont soulevées, c’est toujours en termes d’affaires individuelles, de comportements individuels. « Un policier tue individuellement un individu Noir. » Et donc les stratégies pour lutter contre le racisme se centrent sur la punition à infliger à l’individu coupable, et comment rendre justice à l’individu victime.
Mais les connexions structurelles sous-jacentes du racisme avec l’économie, l’éducation, les soins de santé, ne sont pas évoquées. C’est pourquoi, peu importe le nombre de victoires qu’on obtient au niveau légal, la structure sous-jacente reste là. Et, aux États-Unis, cela se perpétue depuis l’époque de l’esclavage.
W. E. B. Dubois, dans les années 1930, a écrit un livre intitulé Black Reconstruction, qui parle de l’échec de l’abolition de l’esclavage. Car celle-ci aurait dû requérir non seulement le processus négatif d’abolition de l’esclavage, mais aussi un processus positif de création d’institutions qui auraient permis l’insertion des personnes victimes de l’esclavage dans une société démocratique. Et ça n’a jamais été fait. Donc, nous sommes encore et toujours confrontés à l’absence de ce processus.
Photo Flickr / timpearcelosgatos
Angela Davis. Durant les années 1990, nous étions confrontés aux mêmes problèmes. Personne ne voulait entendre parler de la problématique des prisons. Beaucoup estimaient que c’était normal d’être en prison, parce que les prisonniers avaient commis un crime et qu’ils méritaient cette punition. La réflexion s’arrêtait là. Nous avons donc mis en place des stratégies pour stimuler une prise de conscience plus large.
D’abord, nous avons lancé le terme de « complexe industriel carcéral », parce que nous voulions que les gens réfléchissent sérieusement à l’implication des entreprises capitalistes dans la création de l’industrie punitive. De cette manière, nous n’allions pas seulement parler des prisons, mais aussi de la privatisation, de l’immixtion des entreprises dans les soins de santé, dans l’enseignement... Cela fait partie de la toile de fond du processus d’organisation et, maintenant, ce terme de complexe industriel carcéral est même repris par des membres du gouvernement.
Pourquoi y a-t-il une telle proportion de gens de couleur en prison ?
La question des prisons permet aussi d’aborder la question du racisme. Pourquoi y a-t-il une telle proportion de gens de couleur en prison ? Dans toutes les prisons européennes que j’ai visitées, j’ai tout de suite été frappée par la surreprésentation des gens issus de l’immigration. Il faut se demander pourquoi. Est-ce parce que ces gens commettent plus de crimes ou est-ce dû aux méthodes de surveillance ? On arrive ainsi au fait que les communautés pauvres, les communautés majoritairement immigrées ou noires, sont beaucoup plus surveillées par la police.
Des études ont montré, aux États-Unis, que les jeunes Blancs sont tout autant impliqués dans le milieu de la drogue que les jeunes Noirs, que ce soit au niveau de la consommation ou du trafic. Il n’y a pas de différence significative entre les jeunes impliqués dans la drogue selon qu’ils soient noirs ou blancs. Mais, si l’on regarde le nombre de gens qui sont arrêtés, condamnés, envoyés en prison, on voit clairement comment le racisme fonctionne dans l’appareil judiciaire.
Angela Davis. Je le crois, c’est pour cela que je le fais depuis 20 ans ! (Rires) Je ne le vois pas comme un seul problème, cela dit. Les gens doivent faire ce qui les passionne. Certains sont passionnés par l’éducation, et donc ils travaillent autour de cette question. Mais l’essentiel est d’apprendre à lier toutes ces questions, à parler du rôle des classes, à développer des réflexes anticapitalistes, à développer une perspective socialiste qui finira idéalement par permettre aux gens avec qui on est organisé de réfléchir dans un contexte plus large. Je pense que c’est la meilleure manière d’organiser.
Permettez-moi de vous parler de la question des droits des personnes transgenres. On pourrait penser que cette question est un problème relativement mineur. Mais que fait-on avec quelqu’un qui s’identifie à un sexe, mais qui, en raison de ses caractéristiques physiques, est considéré comme étant de l’autre sexe ? Un homme qui se sent femme et n’a pas procédé à un changement de sexe est placé dans une prison pour hommes, par exemple. Cela nous permet d’aborder non seulement la question spécifique des droits des prisonniers transgenres, mais aussi la question plus large des relations entre genre, race et classe, et de comment le système pénitentiaire conditionne la perception du genre, de comment il promeut et consolide une conception binaire du genre, et en quoi c’est lié au système capitaliste dans son ensemble.
On ne peut pas regarder tout ça avec des œillères, et c’est quelque chose qu’on fait encore trop souvent, y compris en ce qui concerne les problèmes de la classe ouvrière. On veut organiser la classe ouvrière, mais on ne se rend pas toujours compte que la classe ouvrière a des caractéristiques de classe, de race, de genre, d’orientations sexuelles. Et nous devons prendre en compte toutes ces questions si nous voulons l’organiser de façon efficace.
Photo Solidaire, Vinciane Convens
Angela Davis. La première question que je me pose face à ce problème est : est-ce qu’au sein de ces organisations, cela fait l’objet d’un débat ?
Mathilde El Bakri. Je pense que beaucoup ont conscience de ce problème, mais on ne le traite pas, parce qu’on estime que nous avons toujours des choses plus urgentes à régler…
Angela Davis. Oui, mais c’est un problème très sérieux. En fait, pour répondre à ce problème, je pense à ce qui a été fait en Afrique du Sud, aux stratégies de discrimination positive qui ont été mises en place au lendemain de l’élection de Nelson Mandela. À l’époque, ils avaient mis en place des politiques très intéressantes de discrimination positive, pour le gouvernement, dans le Parti communiste, dans l’ANC, et d’autres institutions encore. Il y avait une discrimination positive pour les personnes de couleur et pour les femmes. Il faut intervenir dans ce sens, aujourd’hui, maintenant, parce que si l’on ne fait rien, rien ne va changer. Attendre que les choses changent naturellement ne fera rien avancer.
Leurs maris voulaient bien laver les vêtements, mais pas sortir pour pendre le linge, parce qu’ils ne voulaient pas qu’on les voie
C’est une question de développement et d’éducation. Les hommes qui savent prendre des responsabilités politiques ont appris à faire ça, notamment aussi parce qu’ils ont vu que ce sont d’autres hommes qui le font. Et les femmes peuvent aussi acquérir ces qualités, mais il faut y travailler de façon consciente et proactive. Sinon, les normes en vigueur au sein de la société se perpétuent. Je suis vraiment heureuse de voir que vous en avez tout de même conscience.
Isabelle Minon. Il faut dire aussi que les femmes ont dans notre société des handicaps vis-à-vis des hommes. Leur carrière va jusqu’à l’arrivée des bébés, mais, après, elle est souvent mise entre parenthèses. Et, alors, il y a une lutte entre les deux sexes pour savoir qui aura une carrière, qui aura plus, qui aura moins… Il y a des choses dans la vie d’une femme qui, objectivement, ont un impact lourd sur son engagement.
Angela Davis. Ça me fait penser que, dans les années 1970, si je me souviens bien, le Parti communiste cubain a mis en place une campagne qui s’appelait « attaque contre le “deuxième quart de travail” ». Ce deuxième quart, ce sont l’ensemble des tâches qui attendent la femme après son emploi salarié (les tâches ménagères, etc.). Et, donc, il ne s’agissait pas uniquement d’encourager les femmes à travailler, à être plus actives politiquement, mais aussi de modifier les structures et l’organisation des tâches à la maison qui empêchent les femmes d’avoir un égal accès à l’emploi et à l’engagement.
Ce que le Parti communiste cubain a fait, c’est de convaincre les hommes de s’impliquer dans les tâches ménagères, dans le fait de s’occuper des enfants. Et je me souviens qu’à l’époque, des femmes témoignaient du fait que leurs maris ou compagnons voulaient bien laver les vêtements, mais ne voulaient pas sortir pour pendre le linge, parce qu’ils ne voulaient pas qu’on les voie (Rires).
Cette question de la participation des femmes à la direction est tellement centrale ! C’est tout autant le cas pour les personnes issues de l’immigration. Avoir une direction représentative, c’est fondamental pour la création d’une structure démocratique.
À une époque, on estimait qu’il y avait la vie politique d’un côté, et, de l’autre, la vie privée, et que certains aspects de la vie n’avaient pas leur place dans des discussions politiques. Mais les études féministes et le mouvement féministe ont montré le fait qu’il n’y a pas un seul aspect de notre vie qui ne soit pas influencé par la structure politique et économique dans laquelle on vit. Nous devons donc faire en sorte de comprendre comment toutes ces questions influencent nos émotions, nos relations amoureuses... Dans ce cadre, parler de l’investissement des femmes est essentiel.
Angela Davis. Je ne sais vraiment pas ce que je ferais si je n’étais pas engagée. Je ne peux pas m’imaginer une vie sans engagement et lutte pour le progrès. Je viens d’une famille où il y a une histoire d’engagement. Ma mère était une militante, je suis devenue une militante quand j’étais encore trop jeune pour savoir ce que je faisais vraiment... Quand j’étais adolescente, je faisais partie du mouvement de jeunes du Parti communiste, et je ne peux pas imaginer ma vie autrement.
Quand j’étais adolescente, je faisais partie du mouvement de jeunes du Parti communiste
Quand on était frustrés de se heurter à la ségrégation, aux barrières mises pour les Noirs, qui ne pouvaient pas boire la même eau, aller dans les mêmes toilettes, les mêmes bibliothèques, les lieux de loisirs, etc., ma mère nous disait toujours que les choses ne sont pas censées être comme ça. Et j’ai gardé cette phrase en tête : « Le monde n’est pas censé être comme ça. » Je suis convaincue que c’est pour cela que j’ai étudié les sciences politiques, parce que la question n’est pas seulement de regarder le monde tel qu’il est, mais de pouvoir aller au-delà, de pouvoir prendre conscience et imaginer un monde différent, avec des relations sociales différentes.
À la conférence à ManiFiesta, j’ai été interpellée par un homme qui parlait de son engagement dans les années 1960. Il disait que c’était plus facile d’être radical à cette époque, parce que les choses étaient plus claires, et on savait ce qu’on voulait. Je lui ai répondu qu’en effet, les choses nous paraissaient plus claires. Mais d’un autre côté, si on n’avait pas agi avec ce sentiment d’urgence, nous qui étions convaincus que la révolution était à deux pas, nous n’aurions pas pu réaliser les changements qui ont créé un monde différent.
Je dis souvent qu’on n’a pas gagné la révolution qu’on pensait mener, mais grâce au travail que nous avons réalisé, les choses ont bel et bien changé, et un nouveau terrain a été créé pour continuer la lutte révolutionnaire. Je pense que c’est la manière dialectique selon laquelle je perçois mon engagement. Et je ne pense pas qu’il arrivera un moment où les gens pourront s’arrêter et dire qu’on a gagné le combat. Il y aura toujours de nouveaux problèmes, on va découvrir de nouvelles formes d’injustices qu’on ne peut même pas imaginer aujourd’hui. Et, donc, l’engagement n’est pas lié à ma vie, mais, je l’espère, à celle de nombreuses personnes qui ont mené les mêmes combats.
Si j’avais arrêté, qu’est-ce que j’aurais fait ? J’aurais été vivre à la campagne, peut-être. J’aime bien la campagne, la nature... Je fais toutes ces choses, mais elles font partie d’une vie qui est fondamentalement engagée dans la lutte pour la justice sociale.
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