ManiFiesta : Gerardo Hernández, le leader des Cuban Five, vient en Belgique pour son premier voyage en Europe

Deux fois la perpétuité et 15 ans : tel était le verdict du tribunal de Miami pour Gerardo Hernández en décembre 2001, trois ans après l’arrestation des Cuban Five le 12 septembre 1998. La mission des Cinq ne consistait cependant qu’à empêcher des attentats terroristes.

Lorsque, en 1959, Fidel Castro et ses guérilleros ont chassé le dictateur Batista, le 1 % des Cubains les plus riches ont quitté l’île pour leurs résidences secondaires à Miami, emportant leur argent et… la caisse de l’Etat. Ils étaient très confiants, certains que les rebelles ne tiendraient pas bien longtemps. Mais ils se trompaient sur la révolution cubaine. La population la soutenait entièrement et Fidel et ses camarades ont réussi à construire un tout autre Cuba, un pays pour les 99 %. 

Entre-temps, à Miami, la haine et l’hostilité se développaient, avec l’aide de l’agence américaine de renseignement, la CIA. Plus de 600 attentats ont été fomentés contre Fidel Castro. D’innombrables attentats ont également semé la mort et la désolation parmi la population cubaine. Cuba n’avait qu’une seule alternative pour s’en protéger : envoyer des agents à Miami pour infiltrer les réseaux terroristes et ainsi empêcher les attentats. 

Histoire douloureuse

Au début des années 1990, les cinq Cubains sont partis effectuer cette mission. Le 12 septembre 1998, ils étaient arrêtés et, trois ans plus tard, après un procès politique, condamnés ensemble à 4 fois la perpétuité et 77 ans. La mafia anti-cubaine avait gagné. 

Dans le monde entier a alors commencé une campagne pour leur liberté. Au début, ce n’était pas facile : quoi, des Cubains arrêtés aux Etats-Unis ? Mais au fur et à mesure que les faits exacts ont été connus, le soutien a grandi. Des membres des familles des Cinq ont voyagé dans le monde entier pour dénoncer les peines de prison injustes des Cuban Five. 

C’est ainsi qu’Adriana, l’épouse de Gerardo, est venue neuf fois en Belgique. A huit reprises, elle était présente à Che Presente, racontant inlassablement son histoire, passant outre son chagrin. Elle a plaidé sans relâche la cause des Cuban Five auprès de politiciens, de ministres, de responsables syndicaux, d’autorités ecclésiastiques, d’organisations des droits de l’Homme, de juristes, d’étudiants… Dans son cas, c’était encore plus douloureux : pendant seize ans, les Etats-Unis lui ont refusé un visa pour aller voir son mari. Son seul contact avec Gerardo était par courrier, par téléphone et, à la fin, aussi par e-mail. 

La victoire de l’espoir

Beaucoup se sont demandés si son sacrifice n’était pas démesuré : et si Gerardo ne revenait jamais ? Une jeune femme devrait-elle alors renoncer à son avenir ? « Pour moi, ce n’est pas comme ça, a-t-elle un jour confié. J’ai consciemment choisi de rester avec lui, de mener cette lutte avec lui. J’ai une seule grande certitude : il est l’amour de ma vie et nous vivrons cet amour quelles que soient les circonstances. Personne ne nous enlèvera ça. » 

Le 17 décembre a enfin eu lieu ce pour quoi des milliers de personnes ont lutté dans le monde, dans la ferme conviction que cela arriverait un jour, aussi impossible que cela ait pu paraître : le retour des Cuban Five vers leur patrie et leurs familles. Un peu plus tard, Gema, la fille d’Adriana et Gerardo, venait au monde. Depuis, elle fait le bonheur de ses parents et fait fondre tous ceux qui les rencontrent. 

Le 19 septembre, Adriana viendra pour la dixième fois en Belgique. Et, cette fois, accompagnée de Gerardo et de la petite Gema, pour fêter la victoire de l’espoir : le retour des Cuban Five auprès de leur famille après seize années de lutte internationale. 

Toute l’histoire

Pour écouter l’histoire des Cuban Five et de la lutte permanente pour leur liberté, en savoir plus sur les conditions difficiles dans une prison de haute sécurité des Etats-Unis, rendez-vous à 11 heures à la tente Che Presente pour une rencontre avec Gerardo et Adriana, ou à 13 heures à la conférence « We freed the Five ». 

A 15h30, Gerardo signera le livre The incredible case of the Cuban Five, une production d’ICS. 

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