« Saisir le terrain et les équipements de Caterpillar pour obliger la multinationale à revenir sur sa décision »

La multinationale Caterpillar a manifesté son intention de fermer son usine située à Gosselies. « On ne peut pas accepter cette fermeture, a expliqué Raoul Hedebouw, le porte-parole national du PTB sur les plateaux de télévision. Les travailleurs ont besoin d’une négociation ferme pour maintenir l’entreprise ouverte, le monde politique doit les y aider. »

La multinationale Caterpillar a manifesté son intention de fermer son usine située à Gosselies. « On ne peut pas accepter cette fermeture, a expliqué Raoul Hedebouw, le porte-parole national du PTB sur les plateaux de télévision. Le débat qui intéresse les travailleurs, c’est ce qu’il faut faire aujourd’hui. Je n’accepte pas que le monde politique dise "on ne peut plus rien faire, l’entreprise va fermer". Il faut continuer le combat face à la multinationale américaine pour maintenir l’emploi, et nous soutenons les travailleurs de Caterpillar dans ce combat. Il n’y a pas de fatalité. Chez Audi à Forest, on a pu relancer la production malgré l’annonce de la fermeture. On avait annoncé la fermeture de Clabecq en 1996, mais il y a encore 600 personnes qui y travaillent. Car les travailleurs ont défendu leur emploi.

Pour ça, j’attends du politique qu’il soutienne les travailleurs de Caterpillar. Comment ? En mettant la pression sur Caterpillar. Je propose concrètement que le monde politique fasse une saisie exceptionnelle et immédiate sur le terrain et les outils de Caterpillar, pour mettre une pression dans les négociations. Les travailleurs ont besoin d’une négociation ferme pour maintenir l’entreprise ouverte, le monde politique doit les y aider. »

Ce qu’on voit, c’est la faillite de la politique économique de nos différents gouvernements

Le parti de gauche est inquiet concernant l’avenir industriel de notre pays. « Le constat est dramatique, poursuit Raoul Hedebouw. Après la disparition de Ford Genk et d’Arcelor Mittal, c’est maintenant une nouvelle grande usine qui est menacée. On ne peut pas laisser faire. Notre pays a besoin d’un tissu industriel  pour son économie et on a l’impression que ça n’inquiète pas les autorités publiques que ces multinationales détruisent ainsi des milliers d’emplois.

Ce qu’on voit, c’est la faillite de la politique économique de nos différents gouvernements, basée sur l’idée que donner des cadeaux fiscaux aux multinationales – 150 millions rien qu’en intérêts notionnels à Caterpillar en dix ans – va créer de l’emploi. Cela fait vingt ans qu’on bassine les travailleurs en leur répétant que le problème, c’est le coût du travail, que le problème, c’est trop peu de flexibilité, que le problème, c’est qu’ils ne donnent pas assez. Or le problème n’est pas le coût du travail, on le voit dans ce dossier Caterpillar, mais le coût du capital. L’an passé, il y a 1,4 milliard d’euros qui ont quitté Caterpillar comme entité industrielle et ont été versés sous forme de dividendes, uniquement pour rémunérer les actionnaires. »

Voilà pourquoi le PTB en appelle à la responsabilité des autorités publiques. « Nous demandons que notre proposition soit mise à l’étude, propose Raoul Hedebouw. Nous voulons une loi exceptionnelle à effet immédiat permettant la saisie du terrain et des équipements de cette multinationale. Pour cause d’utilité publique étant donné le drame social que représenterait une telle fermeture. »

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