23 novembre, journée de grève à Charleroi : sens des responsabilités et combativité

« Face à la peur, nous voulons opposer la solidarité », tel est le message des organisations syndicales du Hainaut, qui seront en action ce lundi 23 novembre. Une manière de répondre aux atrocités qui ont été commises à Paris. Malgré les circonstances, ils continuent la résistance sociale face au gouvernement, qui, lui, n’a pas prévu de trêve dans ses attaques contre les travailleurs.

Les organisations syndicales ont été choquées par les atrocités commises à Paris. « Rien ne peut justifier des actes de tels actes de barbarie », ont-elles ajouté. En hommage aux victimes mais aussi à cause de la menace persistante de nouveaux attentats, les organisations syndicales ont sérieusement adapté le plan d'actions qu'elles s'étaient fixées pour lutter contre le gouvernement.

Ce ne fut pas une décision facile à prendre « car le gouvernement n'arrête un seul instant ses attaques contre le monde du travail », explique Vincent Pestieau, secrétaire général de la FGTB-Charleroi-Sud-Hainaut lors d'une conférence de presse du front commun syndical. Plusieurs actions ont été postposées ou revues. Dans le Hainaut, une vaste journée de grève avait été prévue pour ce lundi 23 novembre. « Nous avons bien entendu dû nous adapter mais nous n'allons pas arrêter notre mise sous pression du gouvernement », ajoute Vincent Pestieau.

« Le gouvernement n’a pa peur de continuer dans la mise oeuvre de ses mesures anti-sociales »

« Nous avons décidé de maintenir les piquets devant la plupart des entreprises. Nous allons aussi faire des séances d'informations pour approcher le citoyen et lui expliquer les raisons de notre combat », poursuit Chantal Doffiny, secrétaire fédéral de la CSC-Charleroi. Le front commun organisera en effet des animations dans les centres commerciaux de la ville ainsi que dans les grands hôpitaux. « Et le gouvernement peut savoir que ce n'est pas la fin des actions. Le front commun discutera des actions prévues dans les mois à venir. La journée d'action de lundi se tiendra dans le cadre d'un plan d'action qui se poursuit ».

Le front commun syndical dénonce en particulier la pluie de taxes que le gouvernement impose au monde du travail. Dans le seul but d'alimenter la caisse des actionnaires. Il réclamera lors de la journée du 23 la mise en place d'un impôt sur les grosses fortunes. 

Mais ce n'est pas tout. « Le gouvernement auquel nous faisons face continue de s'attaquer de tous les côtés au services public », remarque le chef de file de la FGTB de Charleroi. « Or l'actualité récente nous impose une évidence : nous avons plus que jamais besoin de nos services publics. Nous en avons besoin pour notre sécurité. Nous en avons besoin pour assurer nos soins. Nous en avons besoin pour assurer une formation et un enseignement à nos jeunes. Au contraire de ce que fait notre gouvernement, l'actualité nous impose de réinvestir dans la chose publique. »

Le front commun syndical reste une priorité à Charleroi. Il y aura d'ailleurs un dispatching commun lors de cette journée d'action à Charleroi. Les syndicalistes présents insistent aussi sur deux choses. Primo, il faut prendre toute les mesures pour que la tragédie de Paris ne puisse se reproduire mais il faut aussi sortir de la peur. D'autant que le gouvernement n'a pa peur de continuer dans la mise oeuvre de ses mesures antisociales. Face à cette peur, on doit opposer la solidarité. Deuxio, les syndicalistes restent attentifs à la défense des libertés démocratiques et notamment à la défense des libertés syndicales.

Article publié dans le mensuel Solidaire de décembre 2015. Abonnement.