Grève à Anvers : les délégations syndicales ont été fortement suivies dans les grandes entreprises

Le matin du vendredi 27 novembre, le PTB a rendu une visite de solidarité aux actions syndicales qui se déroulaient dans plusieurs entreprises de la province d'Anvers. Après l'annulation de la manifestation provinciale prévue, nommée «Verzet A » (Opposition A), à Anvers, suite à la menace terroriste, plusieurs délégations syndicales avaient décidé de faire entendre malgré tout clairement leur opposition au gouvernement. Et leur appel n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd.

Le constructeur de bus Van Hool emploie plus de 4.000 personnes. Vendredi, la toute grande majorité était toutefois en grève et il y avait des militants de la FGTB et de l'ACV (CSC) devant l'entrée de l'entreprise. Normalement, les militants de la FGTB auraient dû être à Anvers pour manifester contre la politique du gouvernement. « Même si nous aurions préféré manifester dans la ville du véritable Premier ministre, nous avons quand même décidé de faire grève. Car ce n'est pas la menace terroriste qui empêche le gouvernement de poursuivre son train de mesures antisociales », a expliqué un délégué. « De plus en plus de gens commencent à vraiment comprendre ce que toutes ces décisions signifient concrètement pour eux. Les collègues les plus âgés pourront encore prendre leur prépension selon l'ancien système, mais les suivants vont eux devoir travailler minimum deux ans de plus. Et cela touche de nombreux travailleurs. »

Chez Case New Holland dans le port d'Anvers, les travailleurs ont également massivement suivi l'appel à se croiser les bras. « Même si nous n'avions diffusé l'appel qu'avant-hier, ce ne sont qu'une minorité des travailleurs qui sont venus travailler. Heureusement, car il n'y a vraiment aucune raison d'arrêter les actions. Les gens ici voient bien que les mesures se poursuivent sans relâche et ils ressentent l'effet de toutes ces facture supplémentaires –électricité, école, etc. – dans leur portemonnaie. »

Hans Vaneerdewegh, secrétaire FGTB métal d'Anvers, s'est rendu à plusieurs piquets et a eu un contact téléphonique avec les autres. Il se déclarait plus que satisfait de la participation : « Cette fois, nous avons surtout dû expliquer pourquoi nous ne sommes pas allés manifester, alors que, les autres fois, nous devions surtout convaincre nos gens des raisons d'aller manifester. C'est positif, cela prouve qu'ils ont bien compris le message et qu'ils savent ce qui est en train de se passer. Dans les plus grandes entreprises du secteur, DAF Westerlo et Van Hool, la participation est pour ainsi dire générale, à quelques dizaines de travailleurs près. Et aussi chez Nyrstar (Balen), Philips (Turnhout) et Umicore (Olen), la participation à la grève est très bonne, même si nous n'avions mobilisé que de manière limitée, vu le climat après les attentats de Paris. »

Chez Agfa-Gevaert, outre les mesures du gouvernement sur le pouvoir d'achat et la fin de carrière, la grève de 24 heures visait également les économies imposées partout par la direction. Celles-ci vont de l'arrêt de l'embauche à celui de la fin de la subsidiation de la cantine pour le personnel. La grève y était également quasiment générale.

Après la journée de grève de lundi 23, dans la province de Hainaut, la réponse forte des travailleurs montre à nouveau que l'indignation est très profonde quant aux impôts et taxes, au démantèlement de la (pré)pension et à la non-instauration d'un impôt sur la fortune.