L’absence du système de freinage automatique est-il à la base de la collision de Saint-Georges-sur-Meuse ?

Le PTB demande toute la clarté sur l’accident ferroviaire à Saint Georges sur Meuse. Le tronçon était-il équipé du système de freinage automatique ? Quel est l’impact des mesures d’économies décidées par le gouvernement sur les investissements et l’entretien des infrastructures ? Le député Marco Van Hees interpelle le ministre François Bellot (MR) aujourd’hui à la Chambre.

Les informations révélées aujourd’hui par la presse sont-elles exactes ? Le tronçon était-il équipé du TBL1+ ? Sinon, quelles en sont les raisons, alors que les travaux étaient prévus pour 2015 sur ce tronçon ? Quelle est, au final, la couverture réelle du réseau par le TBL1+ : 99 % comme l’affirme le ministre Bellot ou 80 % comme indiqué dans le rapport annuel de sécurité d’Infrabel ? Quel est l’impact des mesures d’économies décidées par le gouvernement sur les investissements et l’entretien des infrastructures ?

« Pas d’économies sur la sécurité », rappellent en cœur les ministre et patrons du rail. Mais aujourd’hui, on apprend que le signal à l’endroit où l’accident de train de St Georges sur Meuse a eu lieu ne serait pas équipé du système de sécurité TBL1+ (qui freine le train automatiquement). Si cela avait été le cas, l’accident aurait pu être évité.

Si le ministre Bellot et Infrabel évoquent dans la presse une couverture de 99,9 % par le système TBL1+, le rapport officiel de sécurité est lui, plus prudent. Il évoque une « couverture d’efficacité de 99,9 % » et conclut : « Fin 2015, 80 % des voies principales en service étaient équipées avec TBL1+ et/ou ETCS ou équivalent. »

Le PTB demande que toute la clarté soit faite sur le sujet. Marco Van Hees interpellera le ministre à ce sujet à la Chambre aujourd’hui : le tronçon était-il équipé du TBL1+ comme cela aurait dû être le cas ? Pour rappel, une des décisions après l’accident de Buizingen était d’équiper tout le réseau du système TBL1+ avant fin 2015 pour préparer l’ETCS d’ici 2022. Si l’absence de TBL1+ sur le tronçon est confirmée par le ministre, de sérieuses questions doivent être posées : quelles en sont les raisons, alors que les travaux étaient prévus pour 2015 sur ce tronçon ?

En outre, l’impact des mesures d’austérité sur la sécurité doit également être clarifié. Selon le rapport financier annuel d’Infrabel (paru fin mai 2016), « les économies demandées par le gouvernement belge ont un impact direct sur les activités d’Infrabel. Infrabel a déjà pris les mesures requises afin d’absorber la réduction des subsides publics de l’ordre de 240,8 millions d’euros en 2016 (…) via la replanification des investissements. » Les investissements sur la sécurité et notamment l’implémentation du TBL1+ ont-ils été « replanifiés » ?