La force aérienne américaine accentue le risque d’une nouvelle guerre nucléaire

Le 22 octobre dernier, on apprenait que, désormais, les bombardiers de la force aérienne des États-Unis se tiendraient prêts à intervenir 24h/24, comme c’était le cas avant 1991. Au début des années 1990, avec la fin de la Guerre froide, mais aussi en raison des coûts, il avait été décidé de mettre fin à ce stand-by permanent.

Au cœur de l’article du site Defense One qui a annoncé la nouvelle, on retrouve la base aérienne Barksdale qui s’étend sur 16,2 km2 en Louisiane. Barksdale est la plus grande des deux bases aériennes américaines où sont stationnés des bombardiers « stratégiques » du type B-52. Les B-52 mis en service en 1955 ont depuis été dotés d’un nouvel équipement technique. Mais, pour Donald Trump, les B-52 sont « bons pour la ferraille », il veut des avions beaucoup plus modernes pouvant lancer des bombes atomiques.

Selon Defense One, Barksdale dispose de neuf pistes d’où peuvent décoller les B-52. À l’avenir, un maximum de bombardiers devrait pouvoir intervenir à tout moment. Vu le besoin de pilotes pour ces bombardiers, au moins 100 pilotes seront stationnés en permanence sur le site. À cet effet, un des bâtiments existants sera entièrement rénové.

Defense One ne se base pas seulement sur les habituels « officiels » anonymes, mais cite également les déclarations du général David L. Goldfein, chef d’état-major de l’armée aérienne. Selon le site, le général aurait déclaré que le retour au stand-by 24h/24 n’est qu’une « étape » pour permettre aux États-Unis de « se tenir prêts ». Selon lui, il s’agit plus « de s’adapter à la situation mondiale actuelle que de se préparer à un événement particulier ».

Sept fois plus d’armes nucléaires

Laura M. McAndrews, porte-parole de la force aérienne des États-Unis, a démenti la nouvelle annoncée par Defense One et a certifié qu’il n’existait aucun plan ni aucun préparatif pour un retour au stand-by 24h/24. Elle a néanmoins admis que des « transformations » étaient en cours à la base aérienne Barksdale.

En ce qui concerne les préparatifs pratiques en vue d’une guerre nucléaire, on peut s’attendre de la part de Trump a des décisions pires encore. Durant sa campagne électorale, il a répété dans ses discours et sur Internet que « les États-Unis devaient étendre et renforcer leur capacité nucléaire à grande échelle ». Il a également martelé que les États-Unis devaient être « à la pointe » en matière d’armes nucléaires.

On sait aussi que le président américain a, le 20 juillet dernier, lors d’une conférence avec le Secrétaire d’État Rex Tillerson et les membres de l’état-major, exigé que soit multiplié par sept le nombre d’armes nucléaires possédées par les États-Unis. Visiblement, il a oublié que la diminution du nombre d’armes nucléaires dans le monde depuis les années 1960 était le résultat d’accords bilatéraux signés entre les États-Unis, l’ex-Union soviétique et l’actuelle Russie, et que l’efficacité de l’arsenal nucléaire américain est aujourd’hui plus importante qu’à l’époque, notamment en raison des progrès techniques.

Article de junge Welt paru le 27 octobre 2017

Article publié dans le magazine Solidaire de janvier-février 2018. Abonnement.