La police tire sur une enfant à Anvers : le PTB exige une équipe d’intervention psychologique plutôt que militarisée

« C’est la toute première fois qu’à Anvers, la police tire sur une enfant. Notre pays a pourtant signé la Convention internationale des droits de l’enfant. C’est un acte grave, qui doit faire l’objet d’une enquête très sérieuse », réagit Peter Mertens, chef de groupe PTB au conseil communal d’Anvers.

« En cas de menace de suicide, c’est à une équipe d’intervention psychologique rapide qu’il faudrait faire appel plutôt que d’envoyer sur place des unités militarisées. Selon l’institution, il n’y a eu aucun dialogue entre l’adolescente, qui ne parle pas le néerlandais, et la police. C’est presque immédiatement que la police a tiré sur elle avec une balle en plastique. Cette culture où presque toute situation est militarisée est problématique », déclare Mertens.

« Il est inadmissible que, quelques heures après les faits, la police tire déjà les conclusions de cet événement. Une telle enquête peut normalement prendre une semaine. Il semble que l’on veuille très rapidement en finir avec cette affaire en la résumant aux mots ‘intervention parfaitement justifiée’. Le bourgmestre Bart De Wever doit prendre ses responsabilités et ordonner une enquête approfondie au lieu d’étouffer l’affaire », souligne Peter Mertens.

Pour le président du PTB, il est par ailleurs nécessaire de réfléchir à des moyens supplémentaires pour l’aide spéciale à la jeunesse. Peter Mertens : « Cela fait des années que le Délégué aux droits de l’enfant demande davantage de moyens et d’accompagnement pour les enfants de réfugiés et pour l’aide spéciale à la jeunesse. Avec plus d’encadrement, l’institution aurait peut-être disposé de davantage d’outils pour pouvoir gérer la situation. Il est temps que le ministre compétent Jo Vandeurzen prenne au sérieux les appels du secteur et mette davantage de moyens à la disposition d’un secteur qui en a plus que besoin. »

Enfin, le parti plaide également pour une revalorisation de la « community policing », ou police de proximité : au lieu de fermer les bureaux de police dans les quartiers, de raboter le nombre d’agents de quartier et de consacrer tous les nouveaux moyens à plus d’armes à feu et même à des armes de guerre, il est temps de remettre question cette approche policière. C’est déjà le troisième incident qui se produit. Il y a d’abord eu l’irruption d’agents armés dans une crèche de Hoboken, puis l’évacuation manu militari d’une conférence après un tweet sarcastique. On ne peut pas résoudre toute situation par la violence. Nous avons aussi besoin d’une police qui soit proche du citoyen et qui connaisse le quartier, et d’une culture de la concertation et du dialogue. »