Le monde syndical, à la pointe du combat contre l’extrême-droite

La FGTB et la CSC soutiennent la Coalition 8 mai. Hillal Sor et Pia Stalpaert expliquent pourquoi.

Hillal Sor, secrétaire général de la MWB

La FGTB rejoint la Coalition 8 mai. Hillal Sor nous explique pourquoi les métallos de la FGTB ont signé sans hésiter.

« Nous voyons l’extrême-droite ressurgir, dans notre pays et partout en Europe. Et nous savons qu’elle représente un immense danger pour la classe travailleuse. L’extrême-droite au pouvoir, c’est la régression sociale, la guerre... Nous sommes très attentifs à ce qui passe à ce niveau-là et à toutes les initiatives prises pour résister. Il est important pour nous de préserver la mémoire de la lutte – et de la victoire – de la classe travailleuse sur le nazisme en 1945. C’est pour cela que nous avons rejoint la Coalition 8 Mai, sans hésitation. Nous avons voté lors de notre dernier congrès plusieurs motions en lien avec la lutte contre le fascisme. L’un des objectifs de notre programme des prochaines années est de démasquer le caractère antisocial de l’extrême droite. Les médias et les réseaux sociaux matraquent chaque jour les idées de division et de haine. C’est notre rôle de syndicat, nous qui sommes aux côtés des travailleurs chaque jour, de les sensibiliser et de les informer : nous voulons leur montrer que l’extrême-droite les détourne du vrai problème, celui du capital qui s’oppose au travail. »

Pia Stalpaert, présidente de la CSC Alimentation et Services

La CSC soutient l'appel de la Coalition. Une question de survie, selon Pia Stalpaert.

« Les années 1930 nous apprennent qu’avec la montée du fascisme, les syndicats sont réduits au silence. Lorsque l’extrême droite l’emporte, la liberté d’expression, le droit à l’action syndicale et de véritables négociations salariales ne sont plus possibles. C’est donc une question de survie pour nous. Et il s’agit d’humanité. Nous défendons une société inclusive. Dans ce pays, chacun, indépendamment de son origine, de son sexe ou de la couleur de sa peau, peut être un individu à part entière. C’est important pour nous, pour nos enfants et nos petits-enfants. C’est pourquoi nous soutenons la Coalition 8 Mai. Nous avons inclus la demande de faire à nouveau du 8 mai un jourférié payé dans les cahiers de revendications des négociations sectorielles et patronales. Aux sympathisants de l’extrême droite, je leur conseillerais de lire Le journal d’Anne Frank, qui raconte l’histoire affreuse d’une petite fille traquée parce qu’elle est juive. Ou un livre sur la Seconde Guerre mondiale. En Allemagne, les gens pensaient aussi que les nazis leur donneraient plus de droits. L’histoire montre le contraire. L’extrême droite n’a pas d’agenda social, elle est très élitiste. Faisons connaître les histoires du fort de Breendonk et de la caserne Dossin à Malines. Parce que tout peut arriver très vite. »

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