Le report du redémmarage des réacteurs fissurés est une victoire pour le mouvement contre le nucléaire

​Ce dimanche 4 octobre, des activistes antinucléaires ont encerclé le siège d’Engie (anciennement GDF Suez, maison mère d’Electrabel) à Bruxelles. Ils protestaient contre les plans prévoyant de relancer les deux réacteurs à fissures Doel 3 et Tihange 2. Juste avant cela, Electrabel a annoncé qu’il allait reporter ce redémarrage de trois ou quatre mois. 

400 manifestants ont formé une chaîne humaine tout autour du siège d’Engie. Il y avait également des délégations venues de Maastricht, aux Pays-Bas, et d’Aix-la-Chapelle, en Allemagne, deux villes qui, en cas de catastrophe nucléaire à Tihange, en feront à coup sûr les frais elles aussi. Un groupe d’Anversois du Mouvement du 11 mars était présent avec une grande banderole : « Doel et la chimie : passez donc à l’énergie éolienne et solaire ». Le report du redémarrage des deux réacteurs nucléaires, dans lesquels on a constaté des fissures depuis longtemps, est sûrement le résultat de la pression énorme de l’opinion publique et des protestations incessantes des groupes d’action comme Stop Kernenergie – Stop Nucléaire et www.stop-tihange.org.

Léo Tubbax, de l’organisation Stop Kernenergie – Stop Nucléaire dit que, dans la lutte contre Electrabel, « on a gagné un set, mais nous devons remporter le match, et pas seulement le set ! » Il exige en outre de l’AFCN, l’organisme belge de contrôle censé vérifier la sécurité des centrales nucléaires pour l’État et donner l’autorisation d’un éventuel redémarrage, qu’il rende les données publiques. Quand il a demandé les derniers résultats des examens des centrales de Doel et Tihange pour également les faire évaluer par des scientifiques indépendants, l’AFCN lui a opposé un refus. Tubbax s’était lui-même appuyé sur une loi de 2006 qui réglemente le caractère public des questions environnementales.

Wiebe Eekman, du PTB, lui-même actif autour de l’environnement et du climat, déclare : « Le PTB lui aussi est pour l’arrêt définitif des deux réacteurs fissurés. Des spécialistes ont déjà dit des réacteurs de Tihange 2 et Doel 3 que c’étaient les centrales nucléaires les plus dangereuses au monde. Pourtant, le géant de la production d’énergie Electrabel ne veut pas entendre parler de fermeture. Mensuellement, il perdrait 100 millions d’euros pour chaque centrale fermée et ii déclare qu’il fera dépendre sa décision de l’évaluation d’un certain nombre d’experts. »