Les Delhaiziens en grève : « Pas touche à notre salaire ! S’il le faut, nous fermerons pendant les fêtes »

Ce vendredi 17 octobre, la majorité des supermarchés et des centrales Delhaize étaient en grève dans tout le pays. Le personnel n’avale absolument pas les nouvelles exigences annoncées par la direction durant le conseil d’entreprise. Trop is te veel !

Avant les grandes vacances, la direction annonçait la fermeture de 14 supermarchés et la disparition de 2.500 emplois. Début septembre, elle a encore rajouté une louche : le personnel devait aussi renoncer aux pauses payées et à diverses primes (jusqu’à 500 euros par an).

Mercredi 15 octobre, la direction a cependant fait savoir que ce n’était pas encore suffisant. Le salaire brut devait être diminué : 90 euros bruts en moins par mois. Les suppléments d’ancienneté seront plafonnés à 22 ans, alors que jusqu’à présent ils pouvaient monter jusqu’à 44 ans. Et surtout : durant quatre ans, personne ne recevrait de supplément d’ancienneté. A la fin de ces quatre années, cela signifie une perte totale s’élevant jusqu’à 1.000 euros par an.

Grève nationale en front commun syndical

Pour les syndicats, c’en était vraiment trop. Ils ont annoncé une grève nationale et des assemblées du personnel dans tous les magasins et centrales. Lorsque les syndicats ont présenté les exigences de la direction aux travailleurs, la réaction ne s’est pas fait attendre. Pour la première fois, presque tous les magasins et centrales ont fermé leurs portes.

« Gagner moins, juste pour donner plus aux actionnaires »

La colère est très grande : « au total, nous allons perdre plus d’un mois de salaire par an. Et pourquoi ? Pour pouvoir donner encore davantage aux actionnaires ? L’an passé, ils ont encore empoché 12% de plus. Ou pour pouvoir offrir aux cadres de nouvelles Mercedes ? Pour ça, il y a assez d’argent. Ce n’est pas chez nous qu’ils doivent venir le chercher ! »

Ou encore : « Delhaize n’a jamais été en déficit. Une entreprise qui fait des bénéfices ne devrait pas pouvoir baisser les salaires. Est-ce légal ? Oui ? Alors, je trouve que cela devrait être interdit. »

« Bientôt, Delhaize décidera de ma vie sociale… »

Jusqu’à présent, c’était surtout le personnel des magasins qui était visé. Mais les diminutions de salaire frappent tous les travailleurs de plein fouet, y compris ceux des centrales. En outre, on demande à ceux-ci une extrême flexibilité. « Ils veulent pouvoir nous dire : “Aujourd’hui, vous travaillez dix heures au lieu de huit.” Et, le lendemain, après cinq heures de boulot : “Bon, maintenant, vous terminez plus tôt.” Donc, au final, Delhaize décidera de ma vie sociale. »

« Ils veulent nous faire payer les investissements qui nous rendront superflus »

Delhaize veut investir 450 millions, entre autres dans de nouvelles technologies qui rendent le personnel superflu. Par exemple, un système automatisé de transport de palettes qui rend les caristes inutiles. « Et c’est à nous qu’ils veulent faire payer ces investissements en réduisant nos salaires. Ils sont tombés sur la tête. Comme si nous allions d’abord accepter de sacrifier une partie de notre salaire pour ensuite être licenciés… »

« La période des fêtes sera agitée ! »

Quand on demande ce qui va se passer maintenant, c’est souvent la même réponse que l’on entend : faire grève jusqu’à ce qu’ils changent d’avis. Les fêtes de fin d’année sont une période cruciale. « Les fêtes sont importantes pour Delhaize. Si Delhaize ne veut pas entendre, il faudra qu’il le sente. S’il le faut, nous fermerons tout durant les fêtes. »

A suivre…