Les techniciennes de nettoyage de Médecine pour le Peuple à Zelzate : « Ensemble, on va s’en sortir » | Coronavirus, des nouvelles du front (13)

Lucinda et Vanessa, techniciennes de nettoyage à la maison médicale de Médecine pour le Peuple (MPLP) à Zelzate, ont la parole. En cette période d’épidémie de coronavirus, le nettoyage est encore bien plus important qu’en temps habituel.

Lucinda. Quand j'ai entendu parler du coronavirus pour la première fois, j'ai pensé « Oh la la, quelle horreur pour ces gens ! ». Mais cela se passait alors très loin de chez nous. Et voilà où nous en sommes quelques mois plus tard... Qui parmi nous aurait pu prévoir, en se souhaitant une bonne année et une bonne santé le 1er janvier 2020, qu'un virus surviendrait et aurait un tel impact sur nos vies ? Aujourd'hui, je voudrais écrire l'impact que le coronavirus a sur moi en tant que technicienne de nettoyage dans les cabinets médicaux de MPLP à Zelzate.

Auparavant, les locaux de la maison médicale étaient nettoyés à fond tous les jours, mais maintenant, avec un virus qui survit sur de nombreuses surfaces, une attention toute particulière est accordée à la désinfection des robinets, des poignées de porte et des téléphones. La salle d'attente et les cabinets de consultation sont aujourd’hui nettoyés à fond plusieurs fois par jour pour que l'équipe de MPLP puisse accueillir et soigner les patients dans un environnement sûr.

En tant que technicienne de nettoyage dans une maison médicale, il faut parfois faire preuve de souplesse, mais la situation actuelle fait en sorte qu’on doit travailler différemment.

Quand les patients disent que ça les rassure de me voir travailler de la sorte, je me dis : « Voilà pourquoi on fait ça ! »

Je commence ma journée plus tôt que d'habitude, je fais encore plus attention aux tables d'examen, aux robinets, aux téléphones, aux claviers, aux poignées de porte, aux interrupteurs d'éclairage, etc. Je porte un masque buccal, des lunettes, des gants et depuis peu aussi une combinaison de protection pour ne pas transporter le virus sur mes vêtements quand je rentre chez moi. Une fois rentrée chez moi, j'enlève la combinaison et la mets dans la machine à laver puis je prends une douche pour pouvoir être avec ma famille en toute tranquillité.

C’est la reconnaissance que je reçois pour mon travail qui rend supportable cette période surchargée. J'ai de super collègues qui, malgré le fait qu'ils ont actuellement beaucoup de choses en tête, sont là pour tout le monde, tous les jours et avec le sourire. Et quand les patients disent que cela les rassure de me voir travailler de la sorte, je me dis : « Voilà pourquoi on fait ça ! »

Je pense qu'il ne faut pas sous-estimer l'impact de ce virus pour tout un chacun et ce n’est pas tout seul qu’on peut faire la différence. On s’y met tous ensemble et c’est ensemble qu’on va s’en sortir !

Vanessa. Quand j'ai commencé à travailler ici en janvier, tout était calme et normal. En mars, j'ai remarqué le changement, cela a commencé par le port obligatoire de gants.

Depuis l'aménagement de la salle séparée Covid 19, nous sommes également obligées de porter un masque et des lunettes de sécurité. C’est alors qu’on se rend compte que ce n'est pas un travail agréable, vos lunettes s’embuent et travailler avec un masque devant la bouche est tout sauf idéal. J’ai beaucoup de respect pour les personnes qui doivent porter cela pendant huit heures d'affilée !

Cette semaine, nous avons également reçu des combinaisons de nettoyage qui sont faites dans un tissu assez épais, on va transpirer lors des jours de chaleur ! Quand on a entendu parler du coronavirus pour la première fois, je ne m'attendais pas à ce qu'il change notre vie de cette manière. Mais ensemble, on va y arriver.