Nouveau pic de violence en Palestine alors qu'Israël organise le concours de l'Eurovision

Le week-end dernier, la violence a connu un nouveau pic en Palestine. Israël a mis en œuvre les grands moyens, et l'escalade a coûté la vie à au moins 27 Palestiniens. Le Premier ministre Netanyahou a ainsi entamé son nouveau mandat d'une manière sinistre. Cette escalade se produit juste avant l'Eurovision, le célèbre concours de la chanson qui se tient cette année à Tel-Aviv. Par l'organisation de ce concours très populaire, Israël tente de redorer son image désastreuse en matière de droits humains. C'est pourquoi, pour nous, pas de concours Eurovision cette année.

Ce n'est pas la première fois depuis le début de cette année que l'on assiste à une explosion de la violence. Il y avait déjà eu des bombardements fin mars. Mais ici, cette vague de violence est particulièrement forte. Elle a déjà coûté la vie à 31 personnes, au moins 27 Palestiniens et 4 Israéliens. Les victimes palestiniennes sont principalement des civils, dont deux femmes enceintes et une petite fille d'un an, Siba Abu Arar.

Déclenchement

Tout s'est déclenché il y a quelques jours lors de la manifestation hebdomadaire du vendredi à la frontière entre Israël et Gaza. Quatre Palestiniens ont été abattus par les troupes israéliennes et des dizaines d'autres ont été blessés. Deux soldats israéliens ont également été blessés par des balles palestiniennes. Bien qu'elles n'attirent plus l'attention de la presse internationale, les manifestations du vendredi à la frontière avec la bande de Gaza, commencées il y a plus d'un an, se poursuivent. Mais elles continuent à faire des victimes, principalement du côté palestinien.

Gaza a réagi par des tirs de roquettes sur le territoire israélien. Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a immédiatement mis en œuvre les grands moyens. Dans son discours, il a déclaré : « Ce matin (dimanche), j'ai chargé l'armée israélienne d'intervenir par d'énormes attaques contre les terroristes dans la bande de Gaza. » Il a aussi déployé des forces armées près de la bande de Gaza, avec des tanks, de l'artillerie et de l'infanterie. Lundi matin, un cessez-le-feu a été obtenu par la médiation de l'Égypte. Le risque de réembrasement reste toutefois élevé.

Eurovision

Israël est à fond dans les préparatifs du concours de l'Eurovision, qui a lieu du 14 au 18 mai à Tel-Aviv.  L'endroit où se tient l'événement se situe juste au-dessus d'un village palestinien aujourd'hui disparu.

Chaque année, des centaines de millions de téléspectateurs regardent le show en direct. Cette vague de violence se produit donc à un très mauvais moment pour Israël qui, par l'organisation du très populaire concours de la chanson, veut redorer son image de pays qui enfreint les droits humains et veut aussi faire sa promotion en tant que destination touristique ensoleillée. Mais, jusqu'à présent, l'organisation a déclaré qu'elle poursuivait « normalement  » les répétitions. L'European Broadcasting Union (EBU, l'Union européenne de radiotélévision) dit suivre la situation en permanence. Un porte-parole a déclaré au journal The Jerusalem Post : « La sécurité et la protection ont toujours eu une importance énorme pour l'EBU. Nous collaborons avec la chaîne KAN et les forces militaires israéliennes pour garantir la sécurité de toutes les personnes qui viennent. » Les premiers rangs dans la salle sont déjà réservés pour les soldats israéliens.

Le mouvement international BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions) a annoncé qu'il allait renforcer ses actions pour que l'Eurovision ne soit pas retransmise dans plusieurs pays, dont la Belgique. Un signal fort pour dénoncer le fait qu'Israël viole systématiquement le droit international.

Réaction européenne

La représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères Federica Mogherini a réaffirmé via Twitter la volonté fondamentale de l'UE de garantir la sécurité d'Israël. De notre côté, nous attendons toujours qu'un dirigeant occidental rappelle la volonté de l'UE de défendre les droits fondamentaux des Palestiniens, à nouveau victimes d'une agression meurtrière de l'armée israélienne.

Le PTB condamne l'attitude de nos propres chefs de gouvernement, qui ferment trop souvent les yeux et adoucissent leur discours en matière de droits humains pour conserver de bonnes relations avec Israël et les États-Unis.

Résistance contre l'oppresseur

Tant qu'Israël poursuivra sa politique d'occupation et d'apartheid, la paix restera un mirage. Car c'est bien là qu'est la cause du conflit. La résistance palestinienne, qui a connu un nouveau grand élan depuis plus d'un an avec les manifestations hebdomadaires du vendredi dans la bande de Gaza, l'attitude combative du symbole de la résistance qu'est Ahed Tamimi, etc., est la seule manière de lutter contre cela.

La communauté internationale est complice de ces crimes d'Israël. Pour en finir avec cela, nous plaidons pour un passage à la vitesse supérieure dans la campagne BDS (Boycott , Désinvestissement et Sanctions) contre l'apartheid israélien. Des sanctions internationales et le soutien au peuple palestinien sont la seule réponse juste à la nouvelle offensive violente d'Israël.