« Spray au poivre, autopompe, matraques… C’est donc comme ça que les autorités de la Ville de Bruxelles traitent des militants pacifiques pour le climat ? »

« Spray au poivre. Autopompe. Matraques. Hurlements. Les bottines des policiers… » Matilde De Cooman est militante de Comac, le mouvement étudiant du PTB, à Gand. Ce samedi 12 octobre, elle participait à l’action pacifique pour le climat d’Extinction Rebellion, violemment réprimée par la police. Voici son témoignage.

« Je n'arrive pas encore à bien digérer ce que j'ai vécu aujourd'hui. Un instant, j'étais assise sur une place avec mes amis pour attirer l'attention sur le changement climatique, exprimer notre mécontentement et exiger une transition climatique socialement juste. C'était une action pacifique.

L'instant d'après, nous étions encerclés par la police. Sans avertissement. J'ai eu le temps d'attacher mon sac à dos avant qu'ils nous frappent avec leurs matraques et nous poussent brutalement dans un coin. Spray au poivre. Autopompe. Matraques. Hurlements. Les bottines des policiers…

Ensuite, nous avons été arrêtés. Mains dans le dos et colsons trop serrés. 3 heures sur le sol froid. Un homme est assommé par la police. Tout le groupe demande d'appeler une ambulance. "Pas nécessaire." Au moins 20 policiers voient que l'homme ne bouge plus, et ne bronchent pas. Nous avons attendu plus de 20 minutes pour qu’une ambulance arrive.

Des centaines de fois, nous avons dû faire appel à un policier pour que la seule personne qui avait des ciseaux vienne desserrer les colsons trop serrées. À mendier parce que tu ne veux pas de poignets bleus. La presse a été renvoyée : il ne faut aucun témoin de ce spectacle.

Ensuite, direction le bus pour le commissariat. Interdit de prévenir quiconque que tu vas bien. C’est reparti pour s’asseoir dans la même position sur un sol sale. Tout fait mal, la plupart des gens doivent aller aux toilettes.

Une fille s'évanouit presque à cause de la chaleur. Un policier la retourne sur le sol, mais ils ne lui desserrent les mains que lorsqu'elle commence à suffoquer. Je vois plusieurs policiers rire. "C'est notre boulot."

Après l’arrestation administrative, nous sommes emmenés dans de petites camionnettes. Aussi loin que possible les uns des autres. Un garçon dans mon bus est traumatisé. Il se met à trembler à chaque fois que la police s'approche. Notre chauffeur conduit comme un diable. On se renverse quand il fait tourne. J'ai peur qu'on écrase quelqu'un. Quand on lui demande d'être plus calme, il met la radio plus fort. Musique de fête. "Vous avez de la chance que mes collègues soient là, dit-il. Parce que moi, je ne me soucie pas de vous."

Est-ce que c’est comme ça que le la majorité de la Ville de Bruxelles PS-Ecolo-Groen-sp.a-Défi a l'intention de traiter des militants pacifiques pour le climat ? Est-ce ainsi qu'il écoute la voix du peuple ?

Mais l'intimidation n'a pas marché. La semaine prochaine, je serai de retour dans la rue. Un autre système est possible. Une solution durable pour le climat, sociale et humaine. »