« On est 300 à bosser en usine. Les cadres, eux, sont en télétravail » | Le coronavirus dans le monde

Chaque jour, Solidaire sélectionne pour vous des informations issues de la presse internationale. La situation sur le nombre de victimes, mais aussi comment les travailleurs se battent pour faire primer leur santé sur le profit.

L'épidémie continue à s'étendre dans le monde. Mais face aux pressions du monde du travail et à la pression sur les services de santé, les gouvernements reconnaissent que les hôpitaux ont besoin de plus de moyens. Les travailleurs s’organisent aussi pour fermer leurs entreprises lorsqu'elles ne respectent pas les mesures de santé.

Espagne : un appel à la justice fiscale

Il y a eu un mort toutes les 16 minutes mercredi, ce qui porte le total à 616 dans toute l’Espagne.

Lors d’un débat au parlement, le Président du gouvernement, Pedro Sanchez (PSOE, socialiste), a déclaré : « jusqu'à ce que le vaccin arrive, nous sommes le vaccin. Chacun de nous est le pare-feu qui peut arrêter ce feu et y mettre fin le plus rapidement possible ». Selon le dirigeant socialiste, l'une des « leçons » de cette urgence est la nécessité de protéger le système de santé publique et de renforcer l'État-providence, ce qui nécessitera « un financement qui ne peut être assuré que par un système fiscal équitable et également efficace ».

Une proposition qui n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd. La coalition de gauche Izquierda Unida a réagi : « Un lit à l’hôpital coûte 429 euros (en urgence) et 2061 euros (aux soins intensifs). Combien de lits pourrait-on payer avec les 100 millions d'euros donnés par l’Arabie Saoudite au roi Juan Carlos ? (faisant référence à un scandale de corruption mêlant l’ex-roi espagnol, récemment mis à jour).

Le parti d'extrême-droite VOX utilise pour sa part la crise pour continuer ses attaques envers les syndicats. Pour les députés d'extrême-droite, les délégués syndicaux doivent intégrer le travail de production (comme s'ils en étaient exclus) et l’état doit stopper leur financement.

L'Italie devient le premier foyer mondial de l’épidémie

Nombre record de morts mercredi, 475 en une journée. Avec les 427 de ce jeudi, cela porte le total des décès à 3 402, plus que la Chine.

Les médias cherchent un peu d’optimisme en signalant aussi que 1000 personnes ont été déclarées guéries le même jour.

En réalité le système de santé de plusieurs régions est saturé, les appels d’urgence y compris en dehors du coronavirus ne sont plus traités ou avec beaucoup de retard.

Portugal - Le parti communiste s’abstient lors du vote de l’état d’urgence

Le Partic communiste portugais (PCP) signale qu’il est essentiel qu'au niveau politique, les mesures nécessaires soient adoptées pour faire face aux problèmes de santé publique, d’emploi, d'économie et de fonctionnement général de la société. Pour autant dans le cadre législatif portugais il est possible de prendre ces mesures sans recourir à des procédures qui restreignent les droits et libertés. Ce n’est qu’en dernier recours, si ces politiques sont insuffisantes ou mal respectées, qu’il conviendrait de déclarer l’état d’urgence et pas en prévision d’une situation qui ne s’est pas encore présentée en sans définition claire des dispositions prévues.

Pays-Bas

Le nombre total d'infections détectées est maintenant de 2051. Au total, 485 infections ont été diagnostiquées chez les travailleurs de la santé. Hier, 15 personnes sont mortes. Le gouvernement refuse toujours de prendre des mesures de confinement strictes.

Royaume-Uni - Les écoles fermeront vendredi

Le nombre total de décès au Royaume-Uni était ce mercredi 18/3 de 104, une augmentation de 33 en un jour.

En conséquence, Boris Johnson a dû changer en partie sa position de « laisser faire » pour prendre une série de mesures coercitives pour limiter l’extension du virus. Toutes les écoles du Royaume-Uni fermeront leurs portes à partir de vendredi après-midi 19 mars et ce, jusqu'à nouvel ordre.

Par contre, aucune mesure prévue dans les entreprises, on ne touche pas à l’appareil de production et d’échange de marchandises.

Seule note positive, le gouvernement a annoncé qu'il introduirait une législation d'urgence visant à interdire de nouvelles expulsions pendant trois mois dans le cadre de mesures destinées à protéger les locataires de logements sociaux et privés.