La pétition contre la Loi Peeters remise au ministre : « Ne pas sacrifier nos vies privées à la soif de profits »

Mardi 3 octobre, une délégation de signataires a remis la pétition contre la Loi Peeters, signée par 31 200 personnes, au cabinet du ministre de l’Emploi, Kris Peeters. L’action est un peu passée inaperçue vu l’actualité. Pourtant, dans le cadre des discussions budgétaires en cours, la question de la réforme du travail est sur la table.

Le Premier ministre Charles Michel veut que le gouvernement décide rapidement sur la question du budget et de la loi sur les salaires, mais aussi sur l’augmentation encore plus poussée de la flexibilité.

Or cette question suscite un grand mécontentement, non seulement dans les syndicats, mais aussi dans un très large milieu associatif. Des représentants des mouvements citoyens Tout Autre Chose et Hart Boven Hard, les organisations de femmes, le secteur socioculturel… ont entre autres exprimé leur opposition à la « Loi Peeters », qui prévoit de supprimer la semaine de 38 heures pour faire de celle de 45 heures une réalité généralisée.

Lors de la rencontre qui a eu lieu à l’occasion de la remise de la pétition avec le cabinet du ministre, les signataires ont transmis le message suivant : « Il est néfaste pour la santé des travailleurs d’étendre la durée du temps de travail et de modifier en permanence leurs horaires. De plus en plus de personnes de 50 ans et plus tombent en maladie de longue durée. Des carrières plus longues et davantage de flexibilité détériorent la vie privée et les activités sociales. Les jeunes parents dont les horaires sont imprévisibles ne s’en sortent plus – sans parler des mères seules qui, d’un coup, vont devoir prester plusieurs semaines consécutives de 45 heures. Les soins aux proches, le sport, la culture, un cours du soir… vont passer à la trappe, soumis au rendement et à la soif de profit.

Les travailleurs de l’aéroport, du secteur des soins aux personnes âgées et de la grande distribution ont témoigné de la pression intenable de la super-flexibilité. Si, en plus, les délégués et le syndicat sont mis hors jeu par la nouvelle loi, les travailleurs ne pourront plus être défendus face à leur employeur. »

La délégation a également exprimé sa grande préoccupation quant au manque d’emplois (corrects) pour les jeunes. Les contrats d’intérim à vie, travailler plus longtemps et prester des heures supplémentaires sans récupération ont pour effet la suppression, et pas la création d’emplois.

« Les décideurs politiques feraient mieux d’investir dans la réduction collective du temps de travail avec embauche compensatoire, afin que tout le monde travaille moins et vive mieux, et que tout le monde vive mieux ensemble », a conclu Julie Maenaut du mouvement Tout Autre Chose. Une revendication que soutient totalement le PTB.

Le milieu associatif a montré bien que la protestation contre la Loi Peeters est très large, et, pour arriver à ce que le gouvernement change de cap, il faudra que la lutte se poursuive sans relâche.